Du 16 au 30 mars 2008

Galerie Clemangis

CHALONS EN CHAMPAGNE

Exposition 

des peintures de  

Tetsuro OHNO et de Thierry PIHAN

Tetsuro OHNO : les hommes nus composés

Thierry PIHAN : Les rondeurs

Thierry PIHAN : l'endormie

Tetsuro OHNO : vie silencieuse

Vernissage de l'exposition le samedi 15 mars 2008

en présence de Monsieur BOURG-BROC, Maire de Châlons en Champagne et de Monsieur DOUCET, 1er Adjoint

et des responsables de l'académie de Port-Royal

Intervention de Claude ROCHET
A quelques jours du printemps, au seuil de ce renouveau de la nature, je suis heureux de vous recevoir pour le  vernissage de cette première exposition de Peintres en Champagne de l’année 2008 dont le programme prévoit, après cette exposition, aux cimaises de la galerie Clémangis : du 3 au 18 mai, les œuvres récentes de Michèle TAUPIN, professeur d’arts plastiques à l’école polytechnique, dont les toiles mettent en scène des personnages féminins issus de la mythologie ou des allégories.                        .

Puis, du 8 au 23 novembre, le peintre axonais Gérard REDOULES exposera les transparences et les profondeurs de ses laques abstraites.

A l’espace « la Chapelle » de St Memmie, du 7 au 15 juin, les sculptures de Francine TOULEMONDE viendront de Loire Atlantique dire le talent de leur créatrice, sculpteur-fondeur, travaillant le bronze, l’acier, le polyester et le ciment.

Enfin, du 24 avril au 10 mai, Peintres en Champagne va vivre, en quelque sorte, l’histoire de l’arroseur arrosé, ou, si vous me permettez ce néologisme, de « l’ exposeur »  exposé. Non, il ne s’agira pas du remake d’un film de Louis Lumière, mais de l’exposition des œuvres de 10 artistes de notre association (9 peintres et un sculpteur) aux cimaises de la célèbre et parisienne fondation Taylor, présidée par Arlette LE MORE, ici présente, présidente également du Groupe 109, artiste bien connue du public de Peintres en Champagne. Cette manifestation marque la volonté déclarée de cette instance des plus remarquables de la peinture et de la sculpture, de remercier ainsi notre association et, avec elle, la Ville de Châlons en Champagne, pour l’action menée depuis bien des années, pour la promotion, la connaissance et la rencontre de l’art contemporain et de ses acteurs. Les artistes conviés présenteront leurs œuvres dans les locaux de la fondation ; mais l’invitation et la reconnaissance s’adressent bien sûr à l’ensemble des membres de notre association qui ne comptent pas leur temps et leurs efforts pour qu’à chaque exposition la rencontre soit belle entre l’artiste, ses oeuvres et le public. C’est avec émotion et en nombre que nous nous rendrons au vernissage le jeudi 24 avril.

A propos de vernissage, ce soir, nous avons le grand plaisir de recevoir les représentants de l’Académie de Port-Royal,  autre structure de premier plan qui, dans la tradition parisienne des ateliers libres, a formé, depuis sa création en 1969 (tiens, 40 ans l’an prochain, c’est fou comme le temps passe !), des centaines d’artistes de plus de 70 nationalités différentes. Ils sont bien connus également  du public de Peintres en Champagne : Jean Maxime RELANGE, fondateur et directeur de l’académie, Président du Salon du Dessin et de la Peinture à l'Eau, Dina Pickard, professeur comme Arlette LE MORE, à cette même académie.

Egalement venue saluer nos artistes invités et peut-être aussi sa ville natale, Catherine JAEG, photographe et peintre, secrétaire générale du salon du dessin et de la peinture à l’eau, nous fait le plaisir de sa présence.

Il entre à l’académie de Port-Royal en 09/2005               .
Sélectionné d’abord en 06/2006, il obtient le Grand Prix de l’académie en 06/2007.
Très actif, il expose depuis 2006 en différents lieux parisiens : à la Galerie Etienne de Causans, au café K, à la galerie Lehalle, au salon du dessin, au salon des Artistes Français, et participe à une exposition collective à Chicago.
Suite à l’obtention du grand prix, la revue « l’Univers des arts » lui a consacré un très bel article, en octobre 2007, intitulé « Tetsuro OHNO, un scintillement à fleur de matière »                                  

Tetsuro travaille les formes et les contrastes en composant son sujet en plans de modulation des tons et de la lumière et en suggérant la profondeur et le mouvement par une transparence des sujets représentés. Cela donne une multiplication des parcelles de formes et de couleurs (d’où le scintillement) dont la cohérence et la lisibilité sont obtenues par une continuité des lignes et des formes, faisant  penser aux images de mouvement obtenues par chronophotographie dans lesquelles un personnage apparait en différentes postures et dont les silhouettes se recouvrent. Ici, les différentes postures d’un même personnage créent l’impression d’un groupe.                 .
Le contraste des tons chauds et froids et des couleurs complémentaires contribue au rythme et au relief de l’œuvre.                     .
La confrontation d’un dessin harmonieux, presque classique, avec les aplats de tons vifs  créent un ultime contraste d’un académisme moderne, à moins que ce ne soit d’une modernité académique.              .
Ce travail de restructuration associé à la sélection chromatique des tons, me fait penser à une version moderne du maniérisme d’un Pontormo ou au cubisme de Tamara de Lempicka ou André Lhote.

L’architecture du corps ou de l’objet, par la lumière, le modelé et les contrastes, la force du dessin sous-jacent, malgré l’éclatement des formes, sont une invitation à l’intériorité, à une sagesse toute orientale, dans un échange subtil et allégorique entre l’unique et le multiple.

Thierry PIHAN, 46 ans, est cheminot.

Il a toujours admiré les tableaux des autres, en pensant apprendre à peindre, la retraite venue. Mais un beau jour de l’an 2000 il s’inscrit à un cours de dessin. Le germe prend et de cours en ateliers, il arrive à l’académie de Port-Royal en 2003.
« En même temps que l’apprentissage de la peinture avec ses déceptions et ses joies, j’y ai découvert des hommes et des femmes passionnés » se souvient-il avec émotion.                                                 .
Il obtient le prix Hélène Gauvry ; une distinction qui, avec le grand prix de l’académie, est significative d’une qualité de travail et une heureuse perspective pour cette nouvelle voie qui s’ouvre au cheminot dont c’est ici, la première exposition.                                                       .

La peinture de Thierry PIHAN est toute en rondeurs, comme le suggère la toile de l’invitation ; les tons sont doux, parfois pastels, évoquant la confiserie, la gourmandise. Le geste est ample, donnant aux formes une heureuse générosité.
Il témoigne déjà d’une maturité picturale où s’équilibrent une technique qui s’affirme et une sensibilité donnant une vraie place à l’humain.

Tetsuro et Thierry, après, j’imagine, bien des hivers studieux, vous récoltez les fruits de votre travail, de votre perspicacité et de votre talent.
 Je laisserai la conclusion au poète Khalil Gibran qui, il y a exactement 100 ans, étudia à l’Ecole parisienne des Beaux arts : « En automne, je récoltai toutes mes peines et les enterrai dans mon jardin. Lorsque avril refleurit et que la terre et le printemps célébrèrent leurs noces, mon jardin fut jonché de fleurs splendides et exceptionnelles. »

 Il conclut, par ailleurs : « Les fleurs du printemps sont les rêves de l'hiver racontés, le matin, à la table des anges ».

Il faut toujours, en effet, un hiver pour bercer un printemps.

Tetsuro, Thierry, au nom des membres de Peintres en Champagne, je souhaite à cette exposition et à votre carrière picturale, le succès que vous méritez.