Du 13 au 28 MARS 2010

Galerie Clémangis

CHALONS EN CHAMPAGNE

Exposition des œuvres de

Robert LE GUINIO

 

 

Le site de l'artiste

 

 

paysage mental 68

 



 

paysage mental jaune

Armor

 

paysage mental 90

 

Le vernissage de l'exposition s'est déroulé dans une ambiance très conviviale, en présence de Monsieur René Doucet, 1er Adjoint au Maire de Châlons en Champagne, Monsieur Bourg-Broc, retenu par d'autres engagements, et d'un public nombreux.

Mot d'accueil de Claude Rochet

Monsieur le 1er Adjoint, Mesdames, Messieurs, chers amis,

Au nom des membres de Peintres en Champagne, je tiens tout d'abord à remercier la ville de Châlons pour son accueil dans cette galerie Clémangis et Monsieur Doucet, 1er adjoint, pour sa présence malgré un agenda très chargé. A ce propos, je transmets les excuses de Monsieur Bourg-Broc, retenu par d'autres engagements. Merci à nos visiteurs dont la présence régulière atteste un attachement réciproque.
Au seuil printanier de notre première exposition de l'année, je vous suggère de retenir les dates de nos deux autres expositions dans ce même lieu :
du 19 mai au 13 juin, présentation des peintures expressionnistes, alliant force et sensibilité, de Frederic Weiss,
puis du 6 au 21 novembre, exposition des oeuvres de Alain Bonnefoit, alchimiste des courbes et de la lumière, qui a dédié son art au portrait féminin et qu'Hervé Bazin qualifiait de « peintre des Venus ».

Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Robert Le Guinio, breton installé en Région parisienne, que Peintres en Champagne a déjà présenté au public châlonnais en 1997. Ses œuvres ont fréquenté, depuis 1976, les cimaises les plus réputées en France et à l'étranger où elles lui ont valu de nombreuses distinctions; citons, entre autres salons : les Artistes Français (où il fut distingué par une médaille d'argent), Réalités nouvelles, Comparaisons; il est membre du comité de la Fondation Taylor.
On pourrait trouver un début d'explication à ce succès, dans l'étymologie de son patronyme, surtout porté dans son département natal des Côtes d'Armor, formé sur le vieux breton, signifiant « blanc, sacré, béni » ...
Mais c'est surtout la volonté et le talent qui ont guidé les pas de cet autodidacte, berger à 8 ans, « monté » seul, très jeune, à la capitale pour y travailler mais aussi s'ouvrir au monde du dessin qui le passionne déjà.
 

Il s'investit beaucoup au Louvre où il se fait admettre comme copiste, s'attelant à l'observation minutieuse des Maîtres de la peinture tels Le Titien, Chardin, Millet, Corot, Sisley et Cézanne, forgeant les outils nécessaires à une passion naissante, aujourd'hui encore intacte.
Progressant dans cette phase d'apprentissage tout en exerçant son activité professionnelle, Robert Le Guinio donne corps, par ses aptitudes et sa détermination, à ses divers projets ; sur le plan artistique, il se sent en état d'aborder véritablement la création picturale; le style figuratif de cette période s'adapte à une peinture essentiellement de paysage, rappelant l'environnement de sa jeunesse bretonne. Parallèlement, une carrière de décorateur dans un grand magasin parisien se dessine, si j'ose dire. Il y sera responsable d'agencement et de décoration.
Peu à peu la représentation picturale figurative, ne suffit plus et doit composer avec une expression mentale complétant de façon décisive l'inspiration d'un peintre devenu abstrait.
Abstrait, mais avec le souvenir et la maîtrise d'une longue période de peinture figurative qui continue de structurer et rythmer, consciemment ou non, les œuvres à la façon de compositions musicales. Une émission télévisée montrait justement hier, Pierre Boulez souligner, devant une œuvre de Paul Klee, la parenté structurelle des espaces picturaux et musicaux. Robert, tu as toi-même fait l'expérience d'un semblable témoignage de proximité entre les deux expressions artistiques, lorsque le compositeur de musique contemporaine, Roger Tessier, ancien élève d'Olivier Messiaen, a découvert avec une rare émotion ton travail.

Notre peintre-musicien devenu abstrait, n'est plus limité à la partition de la nature et de la réalité; excellent coloriste, il peut ainsi donner libre cours à une inspiration créatrice, libre certes, mais guidée et soutenue par les automatismes d'années de gammes et de solfège que fut son activité de peintre figuratif; car, si j'ose dire, l'improvisation ça ne s'improvise pas!
Par définition, ça ne s'apprivoise même pas; c'est dire si l'exercice confine parfois au domptage, où s'affrontent et s'équilibrent le conscient et l'inconscient, le rationnel et l'imaginaire, le partiel et le tout, le souvenir et la projection. Dans l'orchestration de leur confrontation, réside toute la difficulté mais aussi la richesse de l'entreprise. Synthèse toujours à reprendre, tel le mythe de Sisyphe, entre le souvenir des pâturages bretons du jeune berger et la prospective créatrice de l'éternel passionné.

Mais, comme s'exclamait René Char devant une œuvre de Dali : « Comment vivre sans inconnu devant soi? »

Surtout à la veille du printemps.

Robert, je souhaite à cette exposition tout le succès que ton talent mérite.

 
 
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