Du 3 au 18 mars 2007 |
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Galerie Clemangis CHALONS EN CHAMPAGNE |
Exposition des oeuvres de Françoise JULIEN
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Françoise JULIEN
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"Le monde et sa représentation, pour Françoise Julien, se manifeste par des sensations, des émotions, des états, que l'artiste projette sur sa toile, selon sa vision, et nous donne à éprouver en lumière, couleurs, espaces. Son expression nous informe sur la nature du monde qu'elle perçoit - en réponse - sa sensibilité, en nous le faisant apparaître à la fois plus proche et plus humain. Elle nous fait voir des choses que nous n'avions fait que percevoir, et ce qu'elle a vu nous ne le reverrons jamais de même. Le mystère de la reconstruction, à laquelle elle procède, conduit le spectateur à une recréation, à partir de l'ensemble sémiologique que constitue chacun de ses tableaux, dont les signes sont des transparences successives - profondeurs offertes à notre intériorité - ces confrontations de couleurs et de lumières, ces déchirures - empreintes de sillons, de marques, de traces, où frémit le grain de la matière comme un appel non formulé - qui libère des sensations, multiples et simultanées, dont les mots sont impuissants à décrire la complexité, la richesse et le contraste, enracinés dans les consciences comme autant d'expériences vécues par chacun d'entre nous." Jean Piwnica. Paris. Août 2001
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"Ce qui
l'intéresse chez les gens, c'est la voix. Lorsqu'elle se promène dans la
campagne ou le long d'un rivage, elle est immédiatement interpellée par
les odeurs, les parfums qui montent du sol ou de la grève. Elle aimerait
cueillir dans le regard d'un animal ce qu'il ne peut pas dire, entrer dans
le secret des arbres. Bien sûr ce qu'elle voit aussi est important : elle
peut s'exalter d'un vaste horizon, de l'immensité d'un ciel ou de la tache
jaune d'un ticket de métro tombé là par hasard sur le gris de l'asphalte.
Mais c'est en elle que tout se passe : ce qui la retient dans le monde,
c'est ce qui n'est pas dit, ce qui ne peut véritablement être vu et qui
tremble imperceptible devant "les yeux du dedans". C'est cela la
sonorité de sa peinture, le retentissement. La peinture, en effet, est un comportement. On est peintre du matin au soir et partout; le tableau n'étant que le prolongement de soi-même. A l'heure favorable il amorce sa naissance. Françoise Julien peint des choses qui ne représentent pas mais suggèrent, retenant et questionnant le regard. Tout peut commencer par un graphisme noir, une grande coulée ocre recouverte de blanc, une éclaboussure rouge sang que racle le couteau, imposant une direction, un élan. Une forme se dégage tout à coup, des lumières surviennent, précisant le travail. Labeur étrange que l'artiste découvre à mesure. L'aventure est au bout du pinceau et pourtant familière. ... Lente approche aussi pour celui qui regarde, comme le dit Pierre Seghers "avec une infinité de degrés, de l'indifférence à l'intérêt de l'estime à la sympathie, de l'amitié à l'entente, tout une suite de mouvements qui sont autant de filtres et d'adhésions..." Cette peinture souvent jaillissante nous propose le rendez-vous d'un face à face lentement fasciné." FL
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"Actuellement la peinture de Françoise
Julien ne cesse d'aller dans le sens d'une plus grande simplification, tant
pour la construction de l'espace que pour l'harmonie des couleurs toujours
plus maîtrisée. Dominique Gontier
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Vernissage
de l'exposition le samedi 3 mars 2007
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Le
mot d'accueil de Claude Rochet Vous pourrez trouver les détails de son activité sur le site de Peintres en Champagne. Son parcours est émaillé de multiples expositions en France et participations aux salons nationaux, à MAC 2000, SAGA FIAC EDITION, Réalités Nouvelles, enfin à de nombreuses expositions collectives en Europe, aux États-unis et en Chine. Le domaine pictural de notre invitée est celui, très vaste, de l’abstraction ; précisément de l’abstraction lyrique. Madame Huguette Vaillant Baudry, avec laquelle vous exposiez récemment au Grand Palais et qui a été l’invitée de Peintres en Champagne en mars 1982, proposait récemment cette formulation : « L’abstraction lyrique … est « abstraction » en ce que son objet n’est pas de représenter la réalité telle que nos yeux la perçoivent, mais un autre monde plus intérieur et plus secret. Elle est « lyrique » car elle vise à susciter l’émotion, comme le ferait le poème ou le chant. Dans ce but, et s’écartant de la rigueur théorique des premiers maîtres, le peintre ne s’interdit pas d’emprunter à la réalité des éléments mais qu’il assemble et transforme, selon sa sensibilité et son style, pour en extraire le pouvoir évocateur ou émotionnel, répondant ainsi au vœu de Paul Klee : « être abstrait avec des souvenirs ». Françoise, vous m’avez confié peindre comme on chante, que le terme d’abstraction vous dérange et n’a pas de sens car vous n’appartenez à aucune école et l’acte de peinture n’est pas un acte défini, mais se définit en peignant et vous citez Pierre Soulages : « ce que je trouve m’apprends ce que je cherche ». Bergson pourrait apporter une explication : « Il y a des choses, disait-il, que l'intelligence seule est capable de chercher, mais que par elle-même elle ne trouvera jamais. Ces choses, l'instinct seul les trouverait, mais il ne les cherchera jamais. » Nous dirons donc simplement, en dehors de tout classement, que vous pratiquez naturellement une « peinture non figurative », dans le sens qu’évoquait Malevitch : « Le plus précieux dans la création picturale, c'est la couleur et la texture. Elles constituent l'essence picturale que le sujet a toujours tuée. » Pour
vous, les toiles n’ont ni commencement ni fin ; devant le chevalet,
votre pensée cède la place à votre sensibilité, au point que la toile se
fait à votre insu, par une concentration et une restitution non consciente
de la palette infinie des sensations, des sons et des odeurs, plus que des
visions. |
Omniprésente,
la peinture est votre façon de vivre. Ainsi chaque lieu, chaque instant
est porteur potentiel d’une transcription picturale. « Chanter Ce qui me frappe particulièrement dans votre œuvre, c’est sa force de suggestion, d’interpellation, c’est une synthèse, un essentiel de l’infiniment petit à l’infiniment grand ; on ne sait si l’on est à l’échelle atomique au cœur de la matière, ou dans l’immensité de l’espace cosmique. Contenu ou contenant ? Intérieur ou extérieur ? Élévation ou profondeur ? Nous sommes dans l’alliance subtile de ces apparentes contradictions. Apparentes car les alchimistes, comme les sages de tous temps, savent que c’est dans les profondeurs que se trouve l’essor. Plus que notre condition, c’est la vie, simple et complexe, avec ses traces voire ses déchirures, qu’évoque votre finesse introspective, mettant en lumière la clarté limpide de l’espace et des heures tranquilles et la rugosité d’une présence matérielle et des instants de densité. L’espace sidéral, son silence et l’infini sont devenus votre jardin familier, faisant parfois apparaître dans vos œuvres, dites-vous, des morceaux de satellite. Peut-être comme une idée, une perception qui a fait sa révolution et se pose sur la toile ? En éveillant des souvenirs au plus profond de nos consciences, en nous engageant à cette lecture de l’indicible, vous tirez nos esprits vers le haut et je ne dis pas ça parce que nous sommes bien élevés… Cette simplicité apparente à trouver ce que vous cherchez, à exprimer sur 1 m2 de toile la complexité du monde et de nos perceptions les plus fugaces, c’est tout votre talent. Ovide déclarait que « S’il est glorieux de faire des conquêtes, il ne l’est pas moins de les garder : l’un est souvent l’ouvrage du hasard, l’autre est un effet de l’art. » Nous vous souhaitons encore de nombreuses et glorieuses conquêtes."
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