Du 5 au 20 mai 2007 |
Galerie Clemangis CHALONS EN CHAMPAGNE |
Exposition des oeuvres de Catherine JAEG
|
|
Catherine JAEG |
|
||
|
|
||
|
|
||
|
|
||
|
|||
|
|
||
|
|||
|
|
||
|
|
||
|
|
||
Le
mot d'accueil de Claude Rochet Une
autre œuvre, « chez Monsieur P. le vestibule », était exposée
à l’occasion du 20ème anniversaire de la réhabilitation de
la maison Clémangis ; titre prémonitoire, puisque les autres toiles
ont passé le vestibule pour trouver place dans ce haut lieu de la peinture
châlonnaise. Catherine
JAEG n’est pas une inconnue dans le monde de la peinture ; secrétaire
générale du Salon du Dessin et de Mais
avant de rêver et travailler en couleur, notre invitée a beaucoup œuvré
dans le noir et blanc où elle a acquis une notoriété, en tant que
photographe, notamment des joueurs d’échecs aux plus hauts niveaux
internationaux, avec l’édition d’un ouvrage : « passion en
noir et blanc » préfacé par Ricardo Bofill, regroupant ses clichés ;
mais aussi en tant que traductrice d’ouvrages techniques de référence
dont « les idées modernes aux échecs » chez Paillot, « le
gambit du roi », « de l’ouverture à la finale »,
« psychologie et jeu d’échecs » chez Grasset, et nombre
d’articles avec photo pour la presse notamment anglo-saxonne. Ces
3 activités ne sont pas si éloignées que l’on pourrait le croire, comme
en témoigne le parcours de Catherine Jaeg, passionnée de photographie
depuis que, l’année de ses 15 ans, elle a gagné un appareil photo en
remportant un concours châlonnais de réalisation d’une affiche incitant
les entreprises à s’établir dans notre ville. La peinture réalisée
l’amenait ainsi à une passion pour le cliché en noir et blanc et, plus
tard, à exposer ses œuvres. Un grand photographe lui donna, un jour, un
conseil décisif : « trouve toi un sujet et fonce ».Joueuse
d’échecs, le sujet était tout trouvé. Fonceuse, elle a foncé.
L’organisation
d’un tournoi et la fréquentation assidue des hauts lieux de compétition
lui donnèrent, par ailleurs, l’occasion de mettre en application sa
parfaite connaissance de la langue de Shakespeare, acquise à la faculté et
par 2 années de lectrice en université, outre Manche et outre Atlantique.
La presse anglophone trouvait ainsi une traductrice photographe.La
presse des autres pays trouvait une photographe spécialisée.
|
Ces
3 activités ne sont pas si éloignées car photographier ou peindre,
c’est traduire. « Qui voit la figure humaine correctement ? Le
photographe, le miroir ou le peintre ? » s’interrogeait Picasso ;
ce que confirme cette formulation de Jean Maxime Relange « … la
peinture doit rester simple, mais la simplicité ne peut exister qu’avec
la complexité intérieure » Pas
si éloignées, ces 3 activités, car on a déjà vu un Marcel Duchamp,
peintre, sculpteur, un temps joueur d’échecs professionnel, et même
traducteur d’un ouvrage intitulé « Comment il faut commencer une
partie d’échecs » (de Znosko Borowsky, ed 1954, Marcel Ledun -
Lille) Pas
si éloignées, enfin, car la rencontre de Catherine avec l’Académie de
Port-Royal s’est faite aux abords d’un tournoi d’échecs (je dis aux
abords pour ne pas dire au bar), en confiant son sac, le temps de prendre
des photos, au père d’un joueur. Ah j’allais oublier une précision,
le joueur était le Grand Maître International Eloi Relange ! Voilà
10 ans que Catherine Jaeg se consacre exclusivement à la peinture. De ses
3 années de formation à Port-Royal, elle garde un souvenir ému, tant
lui ont apporté l’intensité des liens avec les formateurs et la mise
en oeuvre des techniques. La
peinture de Catherine est à son image, chaleureuse et entière, à la
fois forte et emprunte d’une grande sensibilité, d’un attrait définitif
pour tout ce qui touche à la vie, avec sincérité et simplicité. Les
manteaux et imperméables, ces carapaces externes, ne sont-ils pas laissés
dans le vestibule de Monsieur P. ? P comme Portrait, Personnalité,
Profondeur. L’épouvantail,
ce simulacre anthropomorphe, cette carapace vide de toute humanité, cet
objet destiné à inspirer la peur, fusse-t-elle des oiseaux, n’exprime
t’il pas son rejet de la vacuité des apparences et des convenances stériles ?
La
corrida, assez présente, met l’homme face à l’adversité, dans
l’arène de la vie, dans ces combats où la simulation n’a pas sa
place. Oui,
Catherine Jaeg est une portraitiste de l’âme, Parmi
les sujets favoris de notre invitée, le bistrot, lieu de convivialité
s’il en est, de rencontre, de partage des idées et, sous le sceau bien
sûr de la modération, de la boisson qui, à l’instar de l’art, est
un des plus courts chemins de l’homme à l’homme. Cette
convivialité festive que ne renierait pas Pierre Bonnard, et sa célèbre
lithographie « France Champagne » dont Paul Ambille, disait,
en exergue d’une plaquette de Peintres en Champagne, que l’Art Moderne
était né avec cette oeuvre en 1891 : « il est plaisant,
confiait-il, de constater que, retournant à ses sources champenoises, il
est toujours présent dans ce rendez-vous où le talent tutoie l’amitié
et salue avec bonheur un des moments privilégiés de notre vie
d’artiste. » Alors, Catherine, merci pour ce moment privilégié ; je ne suis pas traducteur, mais je me fais l’interprète de l’assemblée pour te souhaiter un long et heureux parcours pictural en faisant tienne la devise de notre cité. " |
||
retour accueil |