Du 5 au 20 mai 2007

Galerie Clemangis

CHALONS EN CHAMPAGNE

Exposition des oeuvres de

Catherine JAEG

 

Catherine JAEG

                son parcours

                le vernissage



l'épouvantail


le passage des panoramas


la force et la gloire


chez monsieur P., le vestibule


Au tambour, bistrot de l'urbain bucolique


Femmes au bistrot


joyeux anniversaire


tiercé gagnant


les 3 copines


Vernissage de l'exposition le samedi 5 mai 2007


en présence de Monsieur Doucet, Maire Adjoint de Châlons-en-Champagne


 

Le mot d'accueil de Claude Rochet

"Après l’exposition, il y a juste un an, des peintures de Philippe KERVROEDAN, lauréat 2005 de l’Académie de Port-Royal, Peintres en Champagne poursuit son parcours pictural et la mise en lumière d’autres talents prometteurs, avec la présentation des œuvres récentes de Catherine JAEG,  dont la formation a été couronnée, en 2000, par le Grand Prix de cette même académie parisienne dont les dignes représentants et enseignants, bien connus des habitués de Peintres en Champagne, nous ont fait le plaisir de leur visite : Jean Maxime RELANGE, directeur, Arlette LE MORE et Dina PICKARD.
C’est par la relation privilégiée entre nos deux entités que nous avons fait connaissance de cette artiste née dans notre ville, dont le père, gérant une station service Place de la République puis à Carrefour, fut une figure bien connue des châlonnais. Il était légitime que notre Ville et Peintres en Champagne soient les promoteurs de sa première grande exposition personnelle dans sa cité natale, en forme de retour aux sources. Une toile intitulée « la force et la gloire » témoigne de son attachement à la ville de son enfance.

Une autre œuvre, « chez Monsieur P. le vestibule », était exposée à l’occasion du 20ème anniversaire de la réhabilitation de la maison Clémangis ; titre prémonitoire, puisque les autres toiles ont passé le vestibule pour trouver place dans ce haut lieu de la peinture châlonnaise.

Catherine JAEG n’est pas une inconnue dans le monde de la peinture ; secrétaire générale du Salon du Dessin et de la Peinture à l’eau que préside Jean Maxime RELANGE, elle s’investit beaucoup pour la peinture des autres ; quant à son activité picturale, elle a participé à de nombreux salons à Paris, en France et à l’étranger, notamment le Salon du Blanc à Tokyo en 1998 et 1999, le Salon d’art contemporain de Beyrouth en 2001, prix de la libre expression au salon de Maisse dans l’Essonne, prix de peinture en 2002 au Salon de Cholet, prix Rivel 2003 au Salon Paris-Sud à Juvisy et bien sûr les éditions 2002 et 2004 du Salon du dessin et de la peinture à l’eau,
Elle a participé à de nombreuses expositions collectives : Nationale des Beaux-Arts, Barbizon, Châlons (avec Peintres en Champagne) 
Enfin deux expositions personnelles : en 1999 à la bibliothèque de la Sorbonne et en 2001 à la galerie parisienne « Show window » lui ont permis de prendre ses marques.

Mais avant de rêver et travailler en couleur, notre invitée a beaucoup œuvré dans le noir et blanc où elle a acquis une notoriété, en tant que photographe, notamment des joueurs d’échecs aux plus hauts niveaux internationaux, avec l’édition d’un ouvrage : « passion en noir et blanc » préfacé par Ricardo Bofill, regroupant ses clichés ; mais aussi en tant que traductrice d’ouvrages techniques de référence dont « les idées modernes aux échecs » chez Paillot, « le gambit du roi », « de l’ouverture à la finale », « psychologie et jeu d’échecs » chez Grasset, et nombre d’articles avec photo pour la presse notamment anglo-saxonne.

Ces 3 activités ne sont pas si éloignées que l’on pourrait le croire, comme en témoigne le parcours de Catherine Jaeg, passionnée de photographie depuis que, l’année de ses 15 ans, elle a gagné un appareil photo en remportant un concours châlonnais de réalisation d’une affiche incitant les entreprises à s’établir dans notre ville. La peinture réalisée l’amenait ainsi à une passion pour le cliché en noir et blanc et, plus tard, à exposer ses œuvres. Un grand photographe lui donna, un jour, un conseil décisif : « trouve toi un sujet et fonce ».Joueuse d’échecs, le sujet était tout trouvé. Fonceuse, elle a foncé. L’organisation d’un tournoi et la fréquentation assidue des hauts lieux de compétition lui donnèrent, par ailleurs, l’occasion de mettre en application sa parfaite connaissance de la langue de Shakespeare, acquise à la faculté et par 2 années de lectrice en université, outre Manche et outre Atlantique. La presse anglophone trouvait ainsi une traductrice photographe.La presse des autres pays trouvait une photographe spécialisée.


Ces 3 activités ne sont pas si éloignées car photographier ou peindre, c’est traduire. « Qui voit la figure humaine correctement ? Le photographe, le miroir ou le peintre ? » s’interrogeait Picasso ; ce que confirme cette formulation de Jean Maxime Relange « … la peinture doit rester simple, mais la simplicité ne peut exister qu’avec la complexité intérieure »

Pas si éloignées, ces 3 activités, car on a déjà vu un Marcel Duchamp, peintre, sculpteur, un temps joueur d’échecs professionnel, et même traducteur d’un ouvrage intitulé « Comment il faut commencer une partie d’échecs » (de Znosko Borowsky, ed 1954, Marcel Ledun - Lille)

Pas si éloignées, enfin, car la rencontre de Catherine avec l’Académie de Port-Royal s’est faite aux abords d’un tournoi d’échecs (je dis aux abords pour ne pas dire au bar), en confiant son sac, le temps de prendre des photos, au père d’un joueur. Ah j’allais oublier une précision, le joueur était le Grand Maître International Eloi Relange ! 
Catherine venait de faire connaissance de Jean Maxime Relange et de Dina Pickard, parents du jeune prodige ; depuis cette rencontre, la peinture et la couleur allaient l’emporter, 5 ans plus tard, sur le noir et blanc de la photographie et des échiquiers, le brillant ultime du vernis sur le mat final des épreuves argentiques ou échiquéennes.

Voilà 10 ans que Catherine Jaeg se consacre exclusivement à la peinture. De ses 3 années de formation à Port-Royal, elle garde un souvenir ému, tant lui ont apporté l’intensité des liens avec les formateurs et la mise en oeuvre des techniques.  

La peinture de Catherine est à son image, chaleureuse et entière, à la fois forte et emprunte d’une grande sensibilité, d’un attrait définitif pour tout ce qui touche à la vie, avec sincérité et simplicité. 
Dans sa quête photographique, l’image du joueur d’échecs était centrale ; la peinture lui permet de prolonger et d’enrichir sa représentation de l’humain, en dehors des conventions et de tout artifice, de saisir les individus dans leurs instants de vérité.

Les manteaux et imperméables, ces carapaces externes, ne sont-ils pas laissés dans le vestibule de Monsieur P. ? P comme Portrait, Personnalité, Profondeur.

L’épouvantail, ce simulacre anthropomorphe, cette carapace vide de toute humanité, cet objet destiné à inspirer la peur, fusse-t-elle des oiseaux, n’exprime t’il pas son rejet de la vacuité des apparences et des convenances stériles ?

La corrida, assez présente, met l’homme face à l’adversité, dans l’arène de la vie, dans ces combats où la simulation n’a pas sa place.

Oui, Catherine Jaeg est une portraitiste de l’âme,  

Parmi les sujets favoris de notre invitée, le bistrot, lieu de convivialité s’il en est, de rencontre, de partage des idées et, sous le sceau bien sûr de la modération, de la boisson qui, à l’instar de l’art, est un des plus courts chemins de l’homme à l’homme.  Cette convivialité festive que ne renierait pas Pierre Bonnard, et sa célèbre lithographie « France Champagne » dont Paul Ambille, disait, en exergue d’une plaquette de Peintres en Champagne, que l’Art Moderne était né avec cette oeuvre en 1891 : « il est plaisant, confiait-il, de constater que, retournant à ses sources champenoises, il est toujours présent dans ce rendez-vous où le talent tutoie l’amitié et salue avec bonheur un des moments privilégiés de notre vie d’artiste. »

Alors, Catherine, merci pour ce moment privilégié ; je ne suis pas traducteur, mais je me fais l’interprète de l’assemblée pour te souhaiter un long et heureux parcours pictural en faisant tienne la devise de notre cité. "

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