Pierre FONTUGNE                                                    revue de presse


Pierre Fontugne voit double

Le Rémois Pierre Fontugne expose sur ses terres. Sa double inspiration se nourrit de la ville dans ses toiles et de la campagne dans ses gouaches.

Pierre Fontugne qui expose actuellement le fruit de son travail des deux dernières années, une quarantaine de peintures ainsi que des fusains et des mines de plomb, a suivi un parcours hybride.
Diplômé de l'école Boulle où il s'est familiarisé à la sculpture sur bois mais aussi de la prestigieuse école normale supérieure de l'enseignement technique, ce parisien a d'abord enseigné le dessin dans un lycée rémois, son premier poste dans la ville champenoise qu'il n'a plus quittée.

Mais son esprit curieux l'a poussé vers l'enseignement d'une autre matière : les mathématiques. L'agrégé n'a pas pour autant abandonné sa passion originelle. Retraité depuis novembre 1996, il s'y adonne dorénavant à plein temps. Admirateur de Paul Gauguin et de Henri 

 Matisse, du fauvisme, de l'expressionnisme et du pop art, ce peintre se révèle un fabuleux coloriste qui étale sa pâte avec sensualité à la brosse en affichant actuellement une préférence pour les camaïeux de vert.

Un jeu
Son art présente un caractère double comme sa trajectoire professionnelle : les toiles qu'il réalise surtout sur grand format évoquent l'univers urbain avec les tags, les caddies, les grands magasins, les rues, les transports en commun.

Fortement marquées par un sens de la géométrie cultivé pendant son professorat, elles demeurent figuratives mais jettent des passerelles vers l'abstrait en semant les jalons de sa recherche picturale.
Exécutées sur le motif dans la campagne champenoise, paysages ou sous-bois, mais également au Bénin, pays d'origine de sa jeune épouse, ses gouaches restent au contraire classiques.

 

Leur beauté émane autant de la composition que de l'intensité des couleurs.

Ce classicisme n'occulte en rien l'humour de ce personnage discret. Avec son évocation de rondelles ou de bouteilles, il pose en effet un regard ludique sur l'expression contemporaine et prend du recul par rapport à la création de telle sorte que le dédoublement, fil d'Ariane de son oeuvre, s'opère aussi en son for intérieur.

Cet artiste de 63 ans dont le visage a préservé l'étincelle de jeunesse considère l'expression artistique comme un jeu.

"Quand on crée une image, il y a toujours un clin d'œil". En toute circonstance, il voit double.


                                                   Fabrice Littamé

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